Mer d'Aral
Les chameaux pêcheurs de la mer d’Aral
De décembre à mars, les flots gelés de la mer d’Aral sont le théâtre d’un ballet étrange : des chameaux se déhanchent avec nonchalance pour tirer des filets ou des traîneaux couverts de poissons. Ils accompagnent les derniers pêcheurs de la mer d’Aral dans leur quête d’un peu de poisson.
Jakslik Kinjimbeiav est fils et petit-fils de pêcheurs. Il est né sur les bords de l’Aral, mais n’a jamais pratiqué la pêche industrielle. La mer s’était déjà retirée loin de la rive quand il est arrivé en âge de nourrir sa famille. Dans son village presque déserté, tous les hommes se retrouvent en hiver, accroupis sur la glace, à pêcher le turbot.
Le chameau est sa plus grande richesse, pour ne pas dire sa seule richesse. Dans cette région aride et semi désertique, où les maisons sont construites en brique de sable, l’argent est rare, les magasins distants de centaines de kilomètres. Le rythme de la famille tourne autour des chameaux et du poêle qu’il faut entretenir. Le chameau la fournit en lait, en laine et la seconde dans sa pêche.