Les centres villes, c’est pour les riches ?

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Les centres villes, c’est pour les riches ?

 

Direction Marseille. En zoomant très fort, le tout petit quartier du Panier. Dans tous les guides, il est noté trois étoiles. Les touristes ne le ratent jamais. Ses rues escarpées, son linge aux fenêtres, ses pagnolades font du plus ancien des quartiers de Marseille une carte postale parfaite. Elle n’est pas si lisse. Ce fief corse et italien où Jean-Noël Guerigny est chez lui ne se laisse pas si facilement approcher. Le quartier populaire et fier de l’être résiste depuis des années à la gentrification inévitable : ce village au cœur de Marseille fait une trop belle cible. Aujourd’hui il est cerné : palace 5 étoiles d’un côté, nouveau port de l’autre. De tous temps terre d’accueil des migrants, le quartier aujourd’hui redoute l’arrivée de hordes de touristes débarqués des paquebots qui accosteront bientôt et surveille de près l’installation des bobos qui font monter les prix. Juché sur sa colline, le Panier hésite. Peut-il résister au risque de couler, ou va-t-il succomber au chant des sirènes de la mondialisation et perdre ses habitants et son âme sur la voie de la modernité ? Au cours de plusieurs résidences, en hiver, puis en été, nous nous y sommes installés pour voir vivre ce quartier et comprendre ce que Marseille perdrait à en faire un décor vide.